Évaluer ou photographier ?

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Au cours de ma formation j’ai appris qu’il existait l’évaluation diagnostique, l’évaluation formative et l’évaluation sommative.

La première permet de savoir où en sont les élèves, la seconde de pointer ce qui a été compris/appris et ce qui reste à comprendre/apprendre. La dernière est celle qui clôt le temps d’apprentissage, pouvant parfois être vécue comme un couperet par les élèves selon la façon dont elle est mise en place. Je ne vous apprends rien bien sûr. Pourtant, l’énoncé de ce tryptique était obligatoire pour expliquer que dans ce que j’en ressens, le mot évaluation est trop connoté chez les élèves. À peine ce mot énoncé, la panique se fait sentir chez certains. On pourrait alors jouer avec les mots et simplement appeler ces trois étapes : diagnostique, point d’étape et ….. Je n’ai pas d’idée pour la dernière ! C’est bien normal car dans ma façon de faire, la dernière n’existe pas vraiment. Je m’explique.

Je prends l’image de la photo : avant, on faisait une photo et si elle était ratée, on ne pouvait la refaire. Aujourd’hui avec les APN, on peut la refaire autant de fois qu’il le faut !

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Objectif.JPG

http://commons.wikimedia.org/wiki/File:Objectif.JPG

Autrement dit, lors d’une évaluation sommative l’élève de collège peut se tromper. Pourquoi le priver de la possibilité de réessayer s’il le souhaite ? C’est ainsi que je conçois l’évaluation. Encore une fois je ne pense pas que ce soit révolutionnaire mais pour avoir pris le temps l’an passé de fonctionner ainsi, j’ai vu mes élèves beaucoup plus persévérants et dans la réussite.

On pourrait penser qu’il y a un vice dans cette façon de faire mais prenons un exemple : nous apprennons des chants par étapes. Chaque semaine un couplet, un refrain…puis au bout de quelques semaines vient le temps de l’évaluation. Si l’effort d’apprentissage a été fournit, l’élève évalué connaît le chant. Mais s’il n’a pas mémorisé toutes les paroles (pour des raisons autres qu’une difficulté évidemment), il est invité à repasser la semaine suivante. Seulement, me direz-vous, vis à vis de ses camarades, qui eux ont appris le chant pour le jour J, ce n’est pas « juste ». Peut être, mais l’élève qui doit repasser va devoir prolonger dans le temps, l’apprentissage du chant et fournir un effort supplémentaire  de travail. C’est en ce sens un effort de plus par rapport à ses camarades qui sont eux, délestés de la mémorisation de ce chant.

Au delà de l’exemple du chant, pour quelque évaluation qu’il soit, mon but exprimé aux élèves est qu’il réussissent tous. Je chercherais à tout mettre en œuvre pour qu’ils réussissent. Remédiations, entrevue en intercours, en fin de cours…

Force est de constater qu’à l’explication de cette approche en classe, bien plus d’élèves souhaitaient être évalués de façon spontanée, et en particulier ceux que « l’on ne voit pas », qui semblaient ne plus avoir « peur » d’essayer.

Rendez-vous dans quelques temps pour évaluer 😉 cette approche bienveillante ! Dont j’espère récolter de bons fruits.