Voila une année scolaire que par petites touches j’ai cherché, élaboré, étudié, comment utiliser la classe inversée en éducation musicale. Pourquoi ? D’abord pour gagner du temps ! Comprenez du temps de musique dans mon cours. Car 1h d’éducation musicale hebdomadaire ne pèse pas lourd pour réaliser des projets musicaux aboutis. Dès lors, si l’on souhaite respecter le programme : inclure dans chaque séance de la production (chant, activités instrumentales), de la perception (écoute) et de l’histoire des arts/culture, il reste peu de place aux activités chronophages que sont la réalisation de projets musicaux (au sens large).
C’est dans cette perspective que la classe inversée propose une solution. Dans ma façon de l’utiliser, cette approche s’étale sur deux temps : découverte à la maison, application en cours.
1. Découverte à la maison
Deux axes d’approche :
– a.) découverte d’une notion technique à la maison (par exemple le tempo, l’ostinato, la polyphonie…)
– b.) dispension de connaissances culturelles à la maison (présentation d’un compositeur, d’une œuvre, définition)
2. Application en cours
– a.) La notion technique sera perçue au travers des écoutes et produite au cours des activités musicales. Ainsi, les élèves viennent en cours avec une pré-connaissance de la notion que l’on va « vivre » et approfondir musicalement.
– b.) Les connaissances à retenir et leur évaluation sont clairement identifiées dans le cours. Une évaluation sommative obligatoire est prévue en fin de séquence. Néanmoins cette évaluation est une photo, si elle n’est pas la bonne, on la refait ! Je parlerais de ma façon d’evaluer dans un autre billet.
Comment ?
Pour le temps de découverte à la maison, dans les deux cas (notion technique ou connaissances), les élèves répondent à un questionnaire en ligne et sur leur cours. Le questionnaire en ligne est accessible via un formulaire google dont le lien raccourci et le QRcode figurent sur le cours papier des élèves. Les élèves le renseignent et le valide (avec nom, prénom, classe) me permettant de suivre leur travail. Le cours ne contient que les questions dont les réponses seront à retenir.
Comme David Bouchillon – à qui j’ai emprunté l’idée – l’a signalé, la limite du formulaire google est l’impossibilité pour les élèves, de conserver leurs réponses en ligne.
Pour le temps de cours, la correction des questions du cours est affichée, les élèves sont invités à soumettre leurs incompréhensions qui souvent, se résolvent grâce aux activités musicales (écoute et production).
Le temps habituellement consacré à la dispense du « cours » : définition, biographies…est maintenant disponible pour les activités musicales. Les écoutes en sont plus profondes, la pratique en est améliorée, le temps passé à l’élaboration des projets est augmentée.
Ce tableau ainsi dressė laisse rêveur mais je ne l’ai pas suffisamment mis en place pour que les fruits soient aussi beaux. C’est bien à partir de septembre 2013 que des séquences intégrales seront construites ainsi. L’an passé, ce fut quelques séances par ci ou là, me laissant entrevoir les bénéfices que j’ai décrit. Rendez-vous pris à toussaint pour faire un point !
Quel matériau ?
Faire le cours à la maison nécessite un contenu pédagogique de qualité. Trois voies se sont affrontées, utilisation de podcasts d’émissions de radio, compilation de vidéos glanées sur YouTube ou autre plateformes, création de vidéos.
C’est la dernière solution qui a récolte le plus d’enthousiasme auprès des élèves car ceux-ci ont davantage saisi la notion visée que dans les autres formules. J’ai donc essayé de créer plus de capsules (#pédagozeek) et j’espère continuer de façon plus régulière, mais quel boulot !
Je ne fais aucune conclusion pour le moment en ce qui concerne l’utilisation des autres ressources (podcast radio, vidéos pedagogiques ou non), la seule chose que je souligne est la difficulté de trouver du contenu de qualité, correspondant à mes attentes, libre et limitant les plateformes différentes de visionnage (je reviendrais sur ce point dans un autre billet également).
Accès au contenu
Pour ces expériences, les élèves avaient de nombreuses voies différentes pour accéder au contenu :
– le contenant : un site Google sur lequel les élèves trouvent la vidéo ou le podcast accompagné du questionnaire Google.
– l’Ent officieux : une note Evernote par séquence et par classe dans laquelle sont renseignées : le déroulement du cours, le cours annoté, les devoirs/liens vers les videos, les liens vers les playlists.
– l’Ent officiel : dans lequel n’est renseigné que le lien vers la note Evernote du cours (ENT officiel trop fermé, llimité, peu ergonomique, difficilement accessible via mobile…)
– le compte Twitter : renvoyant vers la note Evernote du cours
– la page Facebook : renvoyant vers la note Evernote du cours
En dernier lieu, en cas de dysfonctionnement matériel au domicile des élèves, ceux-ci étaient invités à réaliser le travail au CDI, à amener une clé USB sur laquelle je peux déposer les documents nécessaires à la réalisation.
Pour cette année, je ne relaierais pas les notes de cours sur le compte Twitter afin de ne pas le polluer d’infos inintéressantes pour nos followers !!
Limites ?
Au cours de ces quelques mois, la principale limite que j’ai rencontrée était le suivi (j’ai 18 classes…), parce que les élèves ne sont pas très friand du travail à la maison !
J’ose espérer que la mise en place profonde de cet enseignement pour l’année qui vient, avec des contenus plus précis et plus en rapport avec mes attentes poussera également les élèves à adopter la formule.
Après cette première semaine de rentrée, le fonctionnement semble être compris. Rendez-vous pour le prochain épisode !
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