La classe inversée on en parle depuis plusieurs années, on entend et on lit tout et n’importe quoi, j’avais envie depuis longtemps de parler de ma vision des choses, voici le résultat.
Il faut préciser que ce billet est le complément de la vidéo car lorsque l’on tourne, que l’on monte, on se rend compte qu’on a oublié des choses….donc ce billet pourrait également évoluer !
MAJ novembre 2017, une nouvelle version de la vidéo !
Classe inversée, modèle vs reality
On a tendance à croire (ou à laisser croire) que la classe inversée c’est une capsule vidéo pédagogique à la maison et les exercices en classe. Il y a du vrai mais c’est réduire ce que recouvre, pour moi, la proposition de la posture.
J’adhère plus à la définition d’Héloïse Dufour : « passer du face à face au côte à côte« . On y lit un changement de posture de l’enseignant. Quittant la sacro-sainte frontalité pour un positionnement au coeur de sa classe, accompagnant ses élèves.
Alors attention, il ne s’agit pas de proscrire la frontalité. Je ne suis pas quelqu’un de l’extrême (je pense même que tout extrême est dangereux). Je prône plutôt la proposition suivante : toute approche pédagogique est un outil de plus dans la boite à outils pédagogique de l’enseignant. La frontalité est nécessaire pour s’adresser à tous mais ne doit, à mon sens, pas être la seule position de l’enseignant dans la séance.
Pour en revenir à la réalité de la classe inversée par rapport au modèle que l’on a l’impression de recevoir, cette approche pédagogique propose de faire passer :
- Les élèves d’une attitude passive à une attitude active
- L’enseignant d’une posture exclusivement frontale à une variation de ses postures.
La mise en activité des élèves peut prendre de multiples formes que je ne détaille pas ici même si c’est fondamental j’en suis bien conscient…
La capsule ?
La capsule n’a aucun rapport avec la bière. C’est simplement une vidéo pédagogique aux vertus différentes car il existe plusieurs types de capsules. Je ferais un billet et une vidéo là dessus sous peu.
La majorité (46%) des capsules consiste en un apport de connaissances. Ce chiffre sort de mon sondage de janvier 2017 auprès de tweetos sur un échantillon de 125 votants.
La capsule : pas en amont bordel !
Je disais que je n’étais pas extrême mais je là pousse mon coup de gueule. Et je m’inclus moi-même dans le coup de gueule parce que j’ai aussi pratiqué la capsule en amont…
D’abord un grand merci à Jean-Luc Albinet pour m’avoir éveillé à ce questionnement et à Sylvain Connac pour m’avoir donné des pistes concrètes pour sa résolution.
Voici le problème.
Faire visionner une capsule qui apporte des connaissances, sans avoir fait émerger les représentations des élèves, c’est annihiler d’emblée les représentations des élèves.
Sans confrontation des représentations, le terrain d’apprentissage n’est pas labouré pour être semé. C’est tout bête mais du fait de la « fausse réception » du concept de classe inversée, nombre de collègues en oublient ce fondement. Ce n’est pas une critique, comprenez-moi, car j’ai moi-même pratiqué cela. Et je trouve personnellement que l’on insiste pas assez sur ce point à ce jour.
Concrètement en classe ?
Je détaille pas mal ce point dans la vidéo donc je vous invite à la visionner. Une seconde vidéo suivra pour parler des types de capsules et du positionnement en découlant.
Si le temps le permet, j’espère faire une dizaine de vidéos sur les 10 commandements de la capsule que je m’applique à moi-même. Mais ça, c’est une autre histoire !
Pour aller plus loin je vous recommande le site de l’association Inversons la classe dont Heloise Dufour est la présidente ainsi que notre Edmuslive :
Une toute petite nuance : suivant les sujets abordés, il arrive que les élèves n’aient aucune représentation. Exemple : le prédicat. On ne peut, dans ce cas, faire émerger des représentations puisqu’ils ne peuvent en avoir. Là où j’enseigne, il n’est pas rare qu’un grand nombre d’élèves n’aient aucune représentation initiale sur de nombreux sujets et soient plongés dans l’angoisse ou une détérioration de leur image d’eux-mêmes à cause de cette absence de représentations initiales, notamment lorsqu’ils les comparent aux autres lors de la phase de mise en commun. Même attitude lors des phases de recherches si je propose une situation problème comme point de départ. C’est cette angoisse et cette image de soi erronée et délétère que j’essaie de contourner par les capsules en amont.
Coucou Soledad, excellent ! Tu as complètement raison et je te remercie d’avoir apporté ce regard !
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